"On se dit la bonne année. Et si on se mettait à la faire ?" Telle est la proposition de Jean Debruynne dans Les jours au fil des mots. Chaque jour est illustré par une citation, un court extrait de l’œuvre du prêtre poète.
D’abord homme de métiers manuels (cheminot, tôlier, domestique), Jean Debruynne se tourne ensuite vers la poésie, le spectacle et l’écriture de chansons. Sa rencontre avec Jacques Prévert, pour lequel il avait une grande admiration, fut une riche source d’inspiration. Parallèlement à l’écriture, il est aussi beaucoup occupé des jeunes dans le cadre du scoutisme. Jean Debruynne est mort en 2006 au Liban alors qu’il préparait la mise en scène d’un spectacle...
Ce livre, de la taille d’un agenda, se présente comme une anthologie de citations. Avec pour thèmes la Parole ("Il n’y a pas de Parole de Dieu qu’en des paroles d’homme"), la Révolte ("La vérité n’est pas la solution d’une devinette. C’est un combat"), la Foi ("Certes, beaucoup de chrétiens ont la foi, mais ils le savent. Ce qui les dispense de croire"), l’Amour ("Dire que Dieu est amour, c’est dire qu’il est fragile") mais aussi de nombreux traits d’humour -fût-il noir :" Il faut aujourd’hui moins de temps pour raser une ville que je n’en prends pour me raser moi même."
Jean Debruynne distille ses vers ou sa prose pour bien commencer la journée ou trouver comment faire avec la vie :" Ce n’est pas le temps qui est trop court. C’est vivre qui est ailleurs (...)Quand l’amour nous fera escale, quand la tendresse aura nos mains. Le vrai se fera cathédrale. Et l’homme enfin, sera humain."
La Croix, mardi 6 janvier 2015.
Article d’Emmanuel Aumonier.