365 jours avec Jean Debruynne
Entre dent dure et cœur tendre, amour et humour, tragique et espérance, les mots de Jean Debruynne portent nos pas en pleine humanité. Poète engagé, il résiste à ce qui avilit. Prêtre de la Mission de France, il célèbre une Église de printemps et de commencements. Que ces mots au fil des jours éclairent vos aurores.
Jean Debruynne est un grand poète chrétien du dernier quart du XXe siècle. Sa foi rayonne de chaleur, d’espérance et de communion. Poète de l’humain, des humbles, des résistants, de la vie en mouvement, du Christ parmi nous, son écriture transfigure et prophétise. Ses romans disent le désarroi, la fraternité, l’audace des jeunes et des vieux, des poilus de 1914 comme des curés de campagne, de ceux qui résistent et de ceux qui ne se résignent pas. Ses jeux scéniques, oratorios en prose, souvent écrits avec et pour des associations, donnent la parole aux sans-voix, des gestes aux invisibles, unissent acteurs et spectateurs.
Il a tissé des mots et des histoires pour toute une école de chanteurs et de compositeurs. Aumônier de plusieurs mouvements, il éclairait la Bonne Nouvelle d’un regard neuf. Toutes les semaines, ici ou là, une de ses chroniques donnait le ton !
Que ces 365 citations vous disent l’amour, l’humour, la joie de la vie, les saines révoltes et vous aident à bien vivre aujourd’hui et demain.
Michel Seyrat
Jean Debruynne
Jean Debruynne est né à Lille en 1925. L’exode de mai 1940 déracine sa famille dans le Lot-et-Garonne. Sa formation est plurielle, il entre au séminaire de la Mission de France et exerce les métiers de cheminot, de domestique, de tôlier...
Il est ordonné prêtre en 1950. Passionné par ce qui naît, s’invente, se crée, il admire Prévert, participe à l’école d’Éducation par le jeu dramatique (EPJD) de Jean-Louis Barrault. Nommé aumônier des Guides de France, puis des Scouts de France, Jean Debruynne approfondit la réflexion sur la thématique de l’éducation et de l’Évangile. Tout en accompagnant de nombreux mouvements, il devient formateur et journaliste et continue sa carrière d’écrivain jusqu’à sa mort le 8 juillet 2006 au Liban.
De vous à nous
"On se dit la bonne année. Et si on se mettait à la faire ?" Telle est la proposition de Jean Debruynne dans Les jours au fil des mots. Chaque jour est illustré par une citation, un court extrait de l’œuvre du prêtre poète.
D’abord homme de métiers manuels (cheminot, tôlier, domestique), Jean Debruynne se tourne ensuite vers la poésie, le spectacle et l’écriture de chansons. Sa rencontre avec Jacques Prévert, pour lequel il avait une grande admiration, fut une riche source d’inspiration. Parallèlement à l’écriture, il est aussi beaucoup occupé des jeunes dans le cadre du scoutisme. Jean Debruynne est mort en 2006 au Liban alors qu’il préparait la mise en scène d’un spectacle...
Ce livre, de la taille d’un agenda, se présente comme une anthologie de citations. Avec pour thèmes la Parole ("Il n’y a pas de Parole de Dieu qu’en des paroles d’homme"), la Révolte ("La vérité n’est pas la solution d’une devinette. C’est un combat"), la Foi ("Certes, beaucoup de chrétiens ont la foi, mais ils le savent. Ce qui les dispense de croire"), l’Amour ("Dire que Dieu est amour, c’est dire qu’il est fragile") mais aussi de nombreux traits d’humour -fût-il noir :" Il faut aujourd’hui moins de temps pour raser une ville que je n’en prends pour me raser moi même."
Jean Debruynne distille ses vers ou sa prose pour bien commencer la journée ou trouver comment faire avec la vie :" Ce n’est pas le temps qui est trop court. C’est vivre qui est ailleurs (...)Quand l’amour nous fera escale, quand la tendresse aura nos mains. Le vrai se fera cathédrale. Et l’homme enfin, sera humain."
La Croix, mardi 6 janvier 2015.
Article d’Emmanuel Aumonier.